TracteursDu circuit de course aux champs de blé

Sergio Campana est agri­cul­teur et pilote de course auto­mo­bile. Fan de bolides et ancien cham­pion de F3, il est aussi un passionné d’agriculture de préci­sion et de maté­riels John Deere. Deux mondes qui, pour lui, se complètent parfai­te­ment.

Installé en produc­tions végé­tales dans le nord de l’Italie, Sergio Campana est parvenu à conci­lier deux passions : celle des voitures de course et des trac­teurs high tech. À Campo­gal­liano, il est à la tête de l’exploitation Tenuta Campana, 200 hectares de produc­tions variées, prin­ci­pa­le­ment en céréales et vignes. Sa région natale n’est sans doute pas un hasard dans ce parcours atypique : l’Émilie-Romagne est connue sous la double appel­la­tion « Motor Valley » et « Food Valley », car histo­ri­que­ment liée à la construc­tion de véhi­cules de course, ainsi qu’à la produc­tion de certaines spécia­lités gastro­no­miques les plus célèbres de la pénin­sule.

Enfant, je parti­ci­pais déjà à des courses de karting. Mais j’ai aussi toujours été fasciné par la vie à la campagne.

Sergio Campana

« Mon père et moi avons toujours été attirés par l’univers auto­mo­bile sportif », confie Sergio. « J’ai commencé à concourir en karting durant mon enfance, avec quelques premières places en milieu régional et national. » En été et pendant son temps libre, il aide son grand-père sur l’exploitation fami­liale, quelques hectares seule­ment à l’époque. « La vie à la campagne m’a toujours fasciné. »

Deux mondes en équi­libre

Sergio Campana, céréa­lier, viti­cul­teur et pilote de course.

À côté de ses études en gestion et agro­nomie, il trouve le temps de pour­suivre une carrière de pilote auto­mo­bile. Après une médaille de bronze lors d’un cham­pionnat du monde de go-kart, il passe par la Formule 3 et décroche le titre de cham­pion d’Italie en 2011. Il roule comme pilote d’essai sur Ferrari en F1 et F2, et se place troi­sième au cham­pionnat Auto GP World Series F 3000 et l’European Le Mans Series, au volant de proto­types de voitures de sport. « Devenir pilote a demandé de nombreux sacri­fices », recon­naît-il, sans regretter le temps et l’énergie investis dans cette passion. « J’adore ce moment où le véhi­cule dépasse la ligne d’arrivée. »

Après chaque course, il retourne à son exploi­ta­tion et à ses cultures. « Ces deux mondes s’équilibrent : les compé­ti­tions vous remplissent d’adrénaline, tandis que le travail aux champs permet de retrouver le calme et le goût de la lenteur. Ça compense le stress de la course et ça vous récon­cilie avec la terre. » Les deux univers se rejoignent sur un point : « La concen­tra­tion néces­saire lors de certaines opéra­tions qui demandent préci­sion et vitesse avec le trac­teur ou dans la vigne est la même que celle que j’utilise sur la piste. »

La tech­no­logie, un point fort

Sergio réserve encore aujourd’hui une partie de son temps libre à l’entraînement. Il reste pilote d’essai et conseiller auprès de construc­teurs auto­mo­biles, et parti­cipe parfois à des compé­ti­tions. Mais il se consacre désor­mais en prio­rité à l’exploitation, dont il conduit lui-même les machines, épaulé lors des périodes de travail intense par quelques saison­niers. L’assolement en grandes cultures comprend du soja, du maïs, du blé, de la luzerne, du colza et des bette­raves à sucre.

Alors que les courses font monter l’adrénaline, le travail dans le champ ancre Sergio Campana dans la réalité.

Dans les 28 hectares de vignes s’alternent du char­donnay, du pigno­letto et du lambrusco. Sergio produit égale­ment du miel. « L’année dernière, nous avons récolté 350 tonnes de blé, livré à diffé­rentes filières indus­trielles. En vigne, nous commer­cia­li­sons 90 % de la produc­tion via une coopé­ra­tive locale. Avec le reste, nous produi­sons notre propre vin, qui a été primé lors plusieurs concours inter­na­tio­naux. Nous avons mis en place une lutte inté­grée dans les grandes cultures. Nous dispo­sons d’un lac d’environ 4 ha pour l’irrigation, et nous nous sommes dotés d’une instal­la­tion photo­vol­taïque de 220 kWp. »

Sergio se dit fasciné par l’évolution tech­no­lo­gique actuelle dans le domaine du machi­nisme, et il n’a pas tardé à l’adopter sur les maté­riels de l’exploitation. « Nous avons consi­dé­ra­ble­ment investis dans l’agriculture ‘4.0’, et nous dispo­sons aujourd’hui de machines de dernière géné­ra­tion avec guidage satel­lite. Nous sommes parti­cu­liè­re­ment atta­chés à la marque John Deere. Tech­niques et maté­riels nous permettent d’effectuer des carto­gra­phies géoré­fé­ren­cées, alimen­tées par des mesures spec­tro­mé­triques, des capteurs de conduc­ti­vité, et des analyses de sols, que nous valo­ri­sons grâce à la modu­la­tion des engrais mais aussi à travers une irri­ga­tion raisonnée. » Quelles sont les pers­pec­tives d’avenir ? « Notre prochaine étape sera de déve­lopper l’accueil à la ferme, et d’acheter de nouveaux terrains pour nous agrandir. »