TracteursUn John Deere toutes les trois minutes

Vous conduisez un trac­teur série 6 fabriqué à Mann­heim ? Alors cet article pour­rait vous inté­resser. Jetez un œil en coulisses, le long de la chaîne d’assemblage de ces machines mythiques.

Toutes les trois minutes, un trac­teur quitte la chaîne de produc­tion de l’usine John Deere de Mann­heim. Sur la ligne de montage final, longue de 380 m, il faut à peine quatre heures et demie pour assem­bler, à partir de 30 000 pièces, une machine prête à être livrée. Jusqu’à 147 trac­teurs petits à moyens châssis des séries 6R, 6RC, 6M et 6MC en sortent quoti­dien­ne­ment, tous précom­mandés par leurs futurs proprié­taires.

20 000 visi­teurs par an à Mann­heim

De nombreux clients assistent eux-même au processus de fabri­ca­tion. En 2017, quelque 20 000 personnes ont visité l’usine de Mann­heim, la plus grande usine John Deere hors des États-Unis. Certains jours, jusqu’à 250 personnes ont effectué la visite combinée du site de Mann­heim et de l’usine de cabines de Bruchsal, explique Heiner Ehmer, respon­sable du forum John Deere. « Nous avons au total onze guides d’usine avec lesquels nous pouvons couvrir sept langues, afin de pouvoir plonger nos clients l’univers notre usine de trac­teurs. »

Mann­heim est l’une des 70 usines John Deere, répar­ties sur 19 pays dans le monde. Les méthodes de produc­tion et l’assurance qualité y sont exem­plaires.


Un aperçu du montage des trac­teurs

1. Le châssis

La vie d’un trac­teur commence par la fabri­ca­tion de son châssis, réalisée par un robot en trois minutes seule­ment. Il existe neuf modèles de base. Les trac­teurs de Mann­heim se distinguent notam­ment par leur châssis inté­gral en acier, qui opti­mise leur stabi­lité et favo­rise l’intégration de diffé­rents compo­sants.

Les neuf types de base diffé­rents du châssis-pont en acier sont montés par robot.

2. La trans­mis­sion

John Deere met un point d’honneur à fabri­quer lui-même tous les compo­sants prin­ci­paux de ses machines. Il produit ainsi ses propres trans­mis­sions, entre autres à Mann­heim et dans l’usine de Getafe, en Espagne. C’est à Mann­heim que sont conçues les trans­mis­sions synchro­ni­sées et « Power­Shift », ainsi que les boîtes à double embrayage « Direct­Drive ». Quel que soit le modèle, celles-ci parcourent une ligne de montage de 250 m de long, au bout de laquelle toutes leurs fonc­tions sont testées. Le montage des freins, des atte­lages et des systèmes hydrau­liques est égale­ment effectué dans cette zone.

Les trans­mis­sions sont produites sur une ligne de montage de 250 m de long.

3. La produc­tion de pignons

L’usine de Mann­heim produit chaque année plus de 350 000 pignons qui consti­tuent, avec d’autres pièces comme les carters, les arbres et les axes, les compo­sants de ses trans­mis­sions. 45 groupes de machines sont néces­saires, compre­nant plus de 300 machines de fabri­ca­tion.

Quelque 350 000 pignons sont montés chaque année dans l’usine John Deere de Mann­heim.

4. Le cœur

Peu à peu, le trac­teur John Deere prend forme. Une fois le châssis relié à l’arbre de trans­mis­sion du pont arrière, radia­teur et système de dépol­lu­tion sont inté­grés, en même temps que le moteur. Ce dernier provient de l’usine John Deere de Saran, en France, qui en construit chaque année 100 000 unités de 95 à 250 ch (quatre ou six cylindres).

Le moteur, fabriqué à l’usine fran­çaise de Saran, constitue le cœur d’un trac­teur John Deere.

5. Le mariage

Sur les lignes d’assemblage final, les « mariages » sont quoti­diens. Il s’agit, dans le jargon spécia­lisé, de l’union de la cabine et du châssis. Une quaran­taine de liai­sons assurent une connexion solide entre le poste de conduite et le moteur ou la trans­mis­sion. La produc­tion des cabines et des trac­teurs est synchro­nisée, de sorte que les cabines arrivent juste avant l’assemblage, direc­te­ment de l’usine de Bruchsal, située à 50 km de là. Plus de 30 000 cabines en sortent chaque année (2017 : 30 300 unités).

Chaque montage de trac­teur inclut aussi un mariage : la cabine est « mariée » au châssis.

6. Notre système de test ECOS

Avant que le trac­teur soit opéra­tionnel, toute son élec­tro­nique doit être programmée. Étant donné la complexité et l’ampleur des systèmes élec­triques et élec­tro­niques actuels, un contrôle manuel ne suffit plus. John Deere a donc mis au point un système de test (ECOS) qui contrôle à ce jour près de 200 fonc­tions sur le véhi­cule.

Le système de test ECOS contrôle environ 200 fonc­tions de l’électronique étendue du trac­teur.

7. Le premier cycle de contrôle

Le moteur démarre pour la première fois au moment d’entrer dans la « chambre d’essai ». C’est là que sont réalisés l’étalonnage des freins et de la direc­tion, et l’installation du système de gestion du moteur. À l’issue de cette phase de contrôle, les roues sont boulon­nées. Aussitôt le trac­teur prêt à rouler, le verrouillage élec­tro­nique de la posi­tion parking est testé sur une rampe. C’est égale­ment dans cette zone que notre trac­teur vert et jaune est équipé de masses fron­tales et d’autres pièces d’habillage.

Après le contrôle de l’électronique, les freins et la direc­tion sont cali­brés et le programme de gestion du moteur est installé.

8. Le montage des pneus

Toutes les 45 secondes, un pneu est auto­ma­ti­que­ment monté sur une jante en acier. Il s’agit de la plus grosse infra­struc­ture de montage de pneus en Europe. Au total, 540 types de pneus et 120 modèles de jantes peuvent être sélec­tionnés. Les roues des trac­teurs d’une vitesse de 50 km/h subissent un « matching » : les repères haut et bas des jantes et pneus sont alignés pour que les roues tournent symé­tri­que­ment.

Le système de montage des pneus, le premier en Europe, monte un pneu sur une jante en acier toutes les 45 secondes.

9. Le banc d’essai

L’essai sur banc John Deere est unique en son genre sur le marché du trac­teur. Ce test simule pendant 30 minutes des condi­tions de conduite et de charge très proches des condi­tions réelles. L’objectif : recueillir et analyser en temps réel des infor­ma­tions rela­tives aux perfor­mances, à la consom­ma­tion et aux fonc­tion­na­lités du maté­riel. C’est une des raisons pour lesquelles nos trac­teurs John Deere font preuve d’une telle fiabi­lité sur le terrain.

Après le montage, la perfor­mance de conduite et l’endurance sont testée sur le banc d’essai en ligne. Un trac­teur sur dix y est soumis.

10. En route vers le client

Chaque semaine, des rouliers quittent le port de Mann­heim, sur le Rhin, avec au total quelque 360 trac­teurs à leur bord. Ils rejoignent Rotterdam ou Anvers, d’où ils seront ache­minés vers leur port de desti­na­tion. Une fois par semaine, un navire de haute mer part pour les États-Unis. Jusqu’à 50 % des trac­teurs de Mann­heim sont expé­diés par bateau, l’autre moitié étant prin­ci­pa­le­ment trans­portée sur route à travers l’Europe.

Les navires rouliers trans­portent environ 360 trac­teurs John Deere par semaine de Mann­heim aux ports mari­times de Rotterdam et d’Anvers.